Aujourd’hui… portrait de Valério Bello qui pratique la Reconstitution, au sein de l’association qu’il a crée, « Augustus Caesar Praetoria » – une reconstitution basée sur les principes de l’archéologie et de l’histoire vivante, sur la cour de l’empereur Hadrien. L’association est à Vaison-la-Romaine (dans le Vaucluse).
Ce portrait a été fait en collaboration avec Valério qui est aussi :
- Organisateur de grands événements sur la ville de Rome
ainsi que - fédérateur des grands groupes de reconstitution européenne.
Voilà un homme natif de Carpentras en 1981, lecteur assidu de philosophie grecque, de Tite-Live, de Dion Cassius (La vie des 12 César), qui ne vit et ne vibre que pour l’Antiquité. Il faut dire que Valério BELLO ne pouvait que tomber dans la marmite de la passion.
Cette passion sérieuse et dévorante, qui na rien de folklorique, coule dans ses veines depuis l’enfance. Valério la tient d’un père sicilien, lui aussi amoureux de l’Empire Romain, et de ses voyages en famille dans la belle Italie. Cette Italie qui, un été, lui a offert, oui, offert, ce que peu de gens connaissent… un coup de foudre. Du genre de celui qui marque durablement et de façon indélébile. Oui, le grand coup de foudre ! Un émerveillement puissant pour des… ruines. Oui, des ruines ! Celles du… Colisée : Valério avait 7 ans. Quel choc que ce Colisée ! Un choc qui se poursuivra d’ailleurs lors de la visite des vestiges et des monuments dans d’autres villes.
La curiosité l’envahit, alors : comment cela avait-il pu exister ? Comment cela avait-il pu être vrai ?
Sur la plage d’Agrigente, Valério fouille… Il trouve un trésor, deux monnaies datant d’Antonin et d’Hadrien : des as ! Il s’émeut… Il tient dans sa main une partie de l’Histoire, un pièce fabriquée par un authentique romain, une pièce qui a voyagé, qui a touché bien des mains avant de « tomber » dans les siennes.
Le petit garçon, qui ne voulait déjà pas faire comme tout le monde, voit sa vie bouleversée.
Il sculpte des objets, il sera orfèvre… Mais voilà, à l’école… L’entreprise paternelle de maçonnerie lui tendra les bras un temps avant qu’il ne rejoigne la rédaction Générale Suisse. Des activités professionnelles qui ne lui feront jamais oublier Rome.
Valério s’informe, se documente, observe, écoute… Il se cultive… S’intéresse… à tout. Un véritable autodidacte est né. Qui parle le latin archaïque pour être au plus proche de ceux qu’il incarne, qui devient maître dans la conservation du bronze, incollable de religion païenne… La prêtrise ? Il n’y pense désormais plus. Sa religion ? Rome, son Histoire, la Reconstitution. Rome avec sa civilisation avancée, sa philosophie… lui parle : Rome vit au plus profond de lui.
Il se confectionne alors une véritable tenue – pas un déguisement, hein ! Une vraie panoplie. Puriste, il scrute les sculptures, dévore tout ce qui est écrit sur le sujet. Il ne s’agit pas de faire d’erreurs : pas question de se tromper de motifs, d’ornements… Habile de ses mains, il fabrique lui-même son armure.
Et dans la passion, il y a… La passion pour l’Empereur HADRIEN (117-138 ap. J-C), le premier grand réformateur, l’inventeur de la diplomatie, celui qui a réussi à conquérir autrement que par le sang. Intarissable sur Hadrien, Valério, un grand gaillard volubile, collectionne tout sur lui, lit tout ce qui passe, visite les musées dont le Vatican et le musée du Capitole… fabrique lui-même les pièces dont il a besoin.
A Vaison-la-Romaine, il fonde une association « Augustus Caesar Praetoria » qui participe aux manifestations de Reconstitution et devinez qui il représente ? L’Empereur Hadrien, naturellement. Sabine, l’Impératrice, sera forcément… l’épouse de notre homme. Habité, il s’est littéralement fondu dans la peau de son personnage, il peut en parler des heures, expliquer le moindre détail de son costume, la fonction de chaque pièce…
« Archéologue du vivant », son atelier est son havre de paix surtout face au tumulte de notre société actuelle.
Il prépare sérieusement les manifestions auxquelles l’association participe. Valério s’est spécialisé dans la fabrication des objets du gouvernement Impérial et des uniformes : il avale la documentation, « visite » les sources, étudie les bas-reliefs, les statues, les monnaies…
Lors de ses moments de libertés, Valério chine des objets qu’il détourne et retravaille, fait marcher ses réseaux d’amis pour trouver des tissus ; et, il confectionne : d’ailleurs, il peut se targuer de posséder une immense garde-robe de la cour impériale. Il détient aussi tout un mobilier, des armes, étendards, objets rituels des bagues… exposés lors de collections privées
Dans la Reconstitution, il est nécessaire d’incarner le personnage. Valério incarne Hadrien qu’il voit comme une idole : s’il lui ressemble physiquement, il vit le temps des reconstitutions comme si l’empereur était en lui.
Pour se présenter devant les troupes, Valério a appris le latin, la langue parlée en ce temps-là. Il ne l’a pas apprise à l’école mais le soir dans les livres, par souci de perfection comme ce qu’il fait pour ses sculptures ou pour reproduire les cérémonies religieuses (10 ans de recherches et de travail). Il s’est donc mis à lire les écritures de Tite-Livre traduites en français puis en latin. Il a également appris la conjugaison, le sens des vers… tout en en essayant d’atteindre la perfection du langage, une langue « chantante » et non un latin plat.
Valério Bello, un véritable perfectionniste, un amoureux de la Rome d’Hadrien !
